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Re: [Fsfe-france] Droit & b2I
From: |
Loic Dachary |
Subject: |
Re: [Fsfe-france] Droit & b2I |
Date: |
Tue, 12 Feb 2002 18:04:10 +0100 |
Voici le texte avec les modifications/corrections suggérées
par Guillaume. Si cela convient tu peux en disposer comme tu le souhaites,
c'est un mail public ;-)
A++,
----
Le "brevet informatique et internet" à faire passer en fin de
CM2 et au collège contient la phrase suivante:
"Je sais que les données et les logiciels ont un propriétaire. Je
sais que je dois respecter cette propriété."
Cf. http://www.eduscol.education.fr/D0053/B2i-niveau1a.pdf
Cette phrase se justifie par le contenu de l'article
L.111.1 du Code de la propriété intellectuelle
Cf. http://www.celog.fr/cpi/lv1_tt1.htm
Je suggère une formulation différente:
"Je sais que les données et les logiciels sont protégés par une licence. Je
sais que je dois respecter les termes de cette licence."
En effet:
1) La notion de propriété dans le cas du logiciel est
sensiblement différente de celle qui est associée aux
objets matériels ou des oeuvres artistiques (livres,
musique). Un logiciel contient de nombreux composants de
provenance variée, c'est une oeuvre fonctionnelle en
évolution constante.
2) En raison de ces différences, de nombreux auteurs de
logiciels on choisi de partager l'intégralité de leurs
droits patrimoniaux avec l'humanité, sans distinction. On
parle alors de Logiciels Libres dont chaque être humain est
propriétaire en vertu des termes de la licence choisie par
l'auteur.
3) La licence d'un logiciel traduit la volonté de l'auteur.
Si l'on reste sur l'idée de la formulation initiale, il
faudrait donc dire "respecter cette propriété ou les
dispositions de partage de cette propriété" afin de rendre
compte des Logiciels Libres. Mais on aboutit à une
formulation obscure. En faisant référence à l'idée de
licence au lieu de l'idée de propriété, on conserve une
formulation simple et un reflet fidèle de la réalité.
En résumé, remplacer l'idée de propriété par celle de licence
reflète mieux la réalité du logiciel, y intégrant le Logiciel Libre ou
toute sorte de disposition que l'auteur du logiciel pourrait avoir
prise pour partager ses droits.
Elle encouragerait aussi les élèves à une attitude plus
critique et plus civique. Contrairement aux biens matériels, le
logiciel, comme toute information numérique, peut être dupliqué et
distribué, sans destruction de la source. Si l'on reste sur une idée
de propriété, on peut entretenir l'illusion qu'une copie logicielle
qui contrevient aux termes de la licence est légale car elle ne cause
pas de tort à la propriété (au sens physique) du créateur. Si l'on
pense plutôt aux "droits d'auteurs" dont les volontés sont traduites
dans la licence, il devient clair que le délit consiste à contrevenir
aux termes de la licence.
En insistant sur l'idée de licence et non celle de propriété,
l'élève comprendra qu'il ne s'agit pas de juger par lui même s'il
cause du tort au créateur du logiciel mais tout simplement de lire les
règles du jeu (les termes de la licence). Il découvrira alors qu'il
existe des licences permissives (Logiciel Libre), d'autres qui ne le
sont pas du tout (propriétaire). Dans tous les cas ne pas respecter
les dispositions de la licence revient à se mettre hors la loi. Il
s'agit de respecter les dispositions voulues par l'auteur, quelles
qu'elles soient et non de raisonner en terme de propriété. Si les
dispositions sont inacceptables le seul choix est alors de ne pas
utiliser le logiciel.
--
Loic Dachary http://www.dachary.org/ address@hidden
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