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[escape_l] Copie privee: Que Choisir s'enerve... |
Date: |
Mon, 20 Jan 2003 17:53:37 +0100 |
Dans le communiqué de l'UFC Que
Choisir
rendu public il y a qq minutes, on sent
bien
que l'association est très agacée par
le matraquage
de l'industrie musical au Midem
;-)
[FL]
---
Communiqué de presse de l'UFC-Que Choisir
(lundi 20/01)
Qui va défendre la copie
privée au MIDEM ?
Le lobby de l¹industrie de la Culture mène une vaste offensive
pour justifier la limitation des droits du public et en particulier la
suppression du droit de copie privée.
L¹UFC-Que Choisir s¹insurge contre cette campagne acharnée de
culpabilisation du public. Affirmer que 230 millions de CD-R vierges
vendus en France correspondraient à 230 millions de copies
d¹¦uvres protégées et donc à 230 millions de disques
enregistrés qui auraient pu être vendus s¹apparente à une
manipulation de chiffres. D¹abord il faut préciser qu¹un disque
sur deux est acheté par une entreprise pour stocker des données
personnelles, ensuite tout disque copié ne se substitue pas
forcément à un achat. Nous dénonçons la campagne de
désinformations de l¹industrie qui cherche à culpabiliser
l¹ensemble des consommateurs et à donner de fausses bonnes raisons
aux pouvoirs publics de mettre fin au droit de copie privée.
Le comportement répréhensible de 3 ou 4 % des consommateurs ne
justifie pas que l¹on restreigne la liberté et les droits de tous
les autres. Faut-il rappeler que si nous sommes tous des copieurs, si
nous avons tous créé « mille et une » compilations à partir
d¹¦uvres achetées, c¹est pour les écouter dans la voiture ou
en vacances, les faire partager dans le cercle de famille. Pour cela,
nous avons versé en 2002 près de 140 millions d¹euros en taxes
sur les supports vierges.
Les consommateurs qui font 20, 30 ou 100 copies d¹un même disque
sont hors la loi et ne méritent pas d¹être défendus, nous ne
les défendons pas. Ils peuvent et doivent être poursuivis. C¹est
leur procès à eux qu¹il faut instruire et pas celui des dizaines
de millions d¹autres. Peut-on croire comme l¹affirme l¹industrie
que tous les autres consommateurs seraient en quelques années
devenus des délinquants, responsables de leurs maux ? De même,
faut-il fustiger tous les jeunes consommateurs qui sont les premiers à
faire tourner les boutiques des industries de la culture et à faire
connaître et aimer les ¦uvres ? (2 millions d¹albums vendus de
la star Academy, 10 millions de SMS surtaxés envoyés à TF1).
L¹absence de protections techniques sur le CD de Renaud ou celui de
Carla Bruni a-t-elle empêché les ventes fulgurantes ?
Faut-il alors restreindre le droit de chacun à user de ses
matériels ? Que dire du consommateur qui ne peut pas transférer les
plages musicales d¹un disque acheté vers un baladeur à disque
dur ? Faut-il comprendre que le consommateur devra payer une
deuxième fois pour télécharger via Internet le morceau sur son
matériel ? Il n¹en n¹est pas question !
/
Quant au téléchargement d¹¦uvres sur Internet, on ne parle
plus de copie privée mais de piratage en réseau. Nous le
condamnons mais le procédé qui consiste à rendre les disques
illisibles et incopiables sur ordinateur ne résoudra pas ce
problème tandis qu¹il restreint la liberté individuelle de tous
les autres. Tous les spécialistes de la question s¹accordent sur
un point : ces protections sont inefficaces !
Une conclusion s¹impose : de l¹ère analogique à l¹ère
numérique, le droit de copie privée peut et doit continuer à
s¹exercer. Comme le souligne la directive sur les droits d¹auteurs,
il faut faire coexister les droits pour préserver les intérêts
des professionnels et des consommateurs.
Plutôt que de refuser aux consommateurs le droit de bénéficier
des progrès de la technique, l¹UFC-Que Choisir invite les
industriels à s¹interroger sur la conjoncture économique, le
vieillissement du CD comme support, son prix excessif, sur le fait
que, l¹auteur et l¹interprète récupèrent seulement 15 % du
prix de vente, la grande distribution : 25 %, l¹Etat : 19,6 % et que
5 % des artistes occupent 95% du temps d¹antenne, pour expliquer les
maux qu¹ils évoquent. Que les industriels cessent de trouver en la
copie privée un parfait bouc émissaire !
Progressivement, les intérêts des industriels l¹emportent sur
ceux des consommateurs. Restreindre la copie privée à une seule
copie dégradée serait illégitime et donc inacceptable
!
L¹UFC-Que Choisir appelle les titulaires
de droits à respecter ceux du public et au gouvernement, dans le
cadre de la transposition de la Directive, à protéger l¹exercice
de la copie privée.
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Florent Latrive
Site
web: http://www.latrive.net
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ESCAPE_L,
la liste de
diffusion consacrée à la propriété intellectuelle et au
numérique
Renseignements
et inscriptions:
http://listes.samizdat.net/wws/info/escape_l
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